Déc 20, 2024
Un lancement prometteur pour la « Fuckup Night »
EN BREF
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La première édition de la « Fuckup Night » à Port-au-Prince a connu un énorme succès avec une salle comble et une cinquantaine de participants. L’événement a mis en avant les histoires d’échec de trois femmes inspirantes : Nzingah Oniwosan, Marguerite Jean Louis et Michele V. Boisrond. Organisée par Jeffsky Poincy, cette initiative vise à briser le tabou de l’échec entrepreneurial, en encourageant les jeunes à réévaluer leur approche face à l’échec. Les Fuckup Nights ont pour mission de valoriser les leçons apprises des erreurs, contribuant ainsi à la dynamisation de l’entrepreneuriat en Haïti.
La première édition de la « Fuckup Night » à Port-au-Prince a marqué un tournant dans la perception de l’échec entrepreneurial en Haïti. Cet événement, qui réunit des entrepreneurs pour partager leurs expériences d’échecs, vise à briser les tabous entourant les erreurs et à encourager une culture de partage et de résilience. Les témoignages des intervenantes, Nzingah Oniwosan, Marguerite Jean Louis et Michele V. Boisrond, ont captivé une audience avide d’apprendre des leçons tirées des parcours authentiques et inspirants, posant ainsi les fondations d’une communauté engagée à valoriser chaque étape, qu’elle soit un succès ou un échec.
Les origines du concept : d’un échec à un mouvement mondial
Né en 2012 au Mexique, le concept des Fuckup Nights a rapidement évolué pour devenir un phénomène mondial, se déployant dans plus de 200 villes à travers le monde. À la base, l’événement vise à offrir une plateforme où des entrepreneurs peuvent partager leurs échecs de manière publique, afin de démontrer que ces expériences sont des étapes essentielles vers le succès. L’idée est de transformer une histoire de peur et de honte autour de l’échec en une opportunité d’apprentissage et de croissance personnelle.
Un cadre chaleureux et accueillant
La première édition de la « Fuckup Night » à Port-au-Prince s’est tenue dans l’ambiance conviviale du Chicky’z restaurant, où une cinquantaine de participants, des « fuckupers », ont répondu présents. L’atmosphère détendue a permis d’encourager les échanges, favorisant ainsi un cadre propice à l’écoute et à l’apprentissage. Les participants ont été invités à se libérer des jugements et à célébrer la vulnérabilité, une dimension souvent occultée dans le monde des affaires. Ce cadre a non seulement permis de partager des expériences, mais a aussi renforcé le sentiment de communauté parmi les entrepreneurs.
Témoignages puissants et révélateurs
Les intervenantes de cette première édition ont partagé des histoires d’échecs poignantes qui ont marqué leur parcours. Nzingah Oniwosan, entrepreneure et artiste, a évoqué les défis liés à la valorisation de ses projets artistiques dans un environnement souvent peu réceptif aux initiatives culturelles. Marguerite Jean Louis, PDG de Sanco S.A., a relaté comment des difficultés financières ont failli faire couler son entreprise, tandis que Michele V. Boisrond, co-fondatrice de IEEE Haïti, a partagé ses luttes en tant qu’entrepreneure sociale dans un contexte de ressources limitées. Ces récits ont ouvert les yeux sur la réalité crue et parfois brutale de l’entrepreneuriat, encourageant ainsi les participants à adopter une perspective plus inclusive face à l’échec.
Lever le tabou autour de l’échec
Un des principaux objectifs de la « Fuckup Night » est de lever le tabou qui entoure l’échec dans le domaine de l’entrepreneuriat. En Haïti, comme dans de nombreux pays, l’échec est souvent perçu comme une honte, et ceux qui persistent après un revers sont souvent regardés de travers. En partageant des histoires d’échecs sous un angle positif, les intervenants démontrent que ces expériences ne définissent pas une personne, mais qu’elles peuvent plutôt être des tremplins vers de futures réussites. Cette nouvelle manière de voir l’échec encourage les entrepreneurs à prendre des risques et à innover sans la peur paralysante de l’échec.
Une initiative pour l’autonomisation des jeunes
Au cœur de la « Fuckup Night », on retrouve également l’engagement de l’organisation BUSY, dirigée par Jeffsky Poincy, qui travaille à l’autonomisation et au développement économique des jeunes en Haïti. En utilisant le format des Fuckup Nights, BUSY vise à inspirer la prochaine génération d’entrepreneurs à sortir de leur zone de confort. Le partage des échecs devient ainsi une façon d’encourager les jeunes à aborder l’entrepreneuriat avec un esprit plus ouvert et une acceptation de la prise de risque.
Développer une culture entrepreneuriale
Le manque de dynamisme entrepreneurial en Haïti est souvent attribué à un climat de peur et de jugement autour de l’échec. La « Fuckup Night » aspire à renverser cette tendance en promouvant une culture où la tentative et le courage sont valorisés. En mettant en lumière le parcours des entrepreneurs, même ceux qui ont rencontré des obstacles, l’événement nourrit davantage l’émergence d’une génération d’entrepreneurs audacieux prêts à innover et à créer. Accueillir l’échec comme une partie intégrante du parcours entrepreneurial est essentiel pour construire un écosystème robuste et résilient.
Les projections pour l’avenir
La première édition de la « Fuckup Night » à Port-au-Prince n’est qu’un début prometteur. Ce projet, qui se veut mensuel, a pour ambition de devenir un rendez-vous incontournable pour les entrepreneurs désireux d’apprendre et de partager. De plus, l’événement reste ouvert à tous, avec une attention particulière accordée aux jeunes entrepreneurs. En créant un espace où chacun se sent à l’aise pour évoquer ses défis et ses échecs, la « Fuckup Night » a le potentiel de devenir un catalyseur de changements positifs au sein de la communauté entrepreneuriale haïtienne.
Les résultats obtenus
Au-delà des histoires personnelles partagées, la « Fuckup Night » a également montré des signes d’impact immédiat. Les échos des participants, mentionnant leur satisfaction et leur motivation retrouvée, dessinent une dynamique collective prometteuse. Les discussions qui ont suivi les présentations ont permis d’établir des liens entre les participants, favorisant des collaborations futures et un soutien mutuel qui est essentiel dans la communauté entrepreneuriale. L’engagement de chacun à apprendre des erreurs des autres constitue un atout puissant pour l’entrepreneuriat en Haïti.
Un modèle à suivre pour d’autres villes
Alors que la « Fuckup Night » a réussi à s’implanter à Port-au-Prince, son modèle inspirant pourrait bien être reproduit dans d’autres villes d’Haïti, et même au-delà. D’autres initiatives similaires, telles que celles présentées à Clermont et dans plusieurs villes au Luxembourg et en Wallonie, mettent également l’accent sur la nécessité de libérer la parole sur les échecs. Ces événements globalement connectés contribuent à la création d’une communauté internationale qui valorise l’apprentissage à travers les erreurs. Il serait intéressant de voir cette initiative se développer pour toucher un plus large public.
Conclusion : un potentiel infini
Ce lancement prometteur de la « Fuckup Night » à Port-au-Prince représente un tournant dans la culture entrepreneuriale d’Haïti. En célébrant l’échec comme une étape cruciale sur le chemin du succès, cet événement ouvre des perspectives nouvelles pour les entrepreneurs locaux. La route est encore longue, mais avec un engagement continu et le partage de ces précieuses leçons, le paysage entrepreneurial haïtien a toutes les chances de se transformer, offrant ainsi un avenir meilleur pour les générations futures.
La première édition de la « Fuckup Night » à Port-au-Prince a rassemblé une salle comble au restaurant Chicky’z, où une cinquantaine de « fuckupers » se sont réunis pour écouter les témoignages de trois femmes inspirantes. Nzingah Oniwosan, Marguerite Jean Louis et Michele V. Boisrond ont pris la parole, partageant leurs expériences d’échecs et les leçons précieuses qu’elles en ont tirées.
Nzingah Oniwosan, entrepreneure et artiste, a captivé l’audience avec son récit touchant d’échecs personnels et professionnels. Elle a insisté sur l’importance de la résilience et comment chaque revers lui a permis de redéfinir son parcours. « Chaque échec est une pierre dans la construction de ma réussite », a-t-elle déclaré, incitant le public à changer son regard sur l’échec.
Marguerite Jean Louis, PDG de Sanco S.A, a également partagé son voyage tumultueux dans le monde des affaires. Elle a abordé les moments difficiles qui ont jalonné son chemin, évoquant une faillite qu’elle a connue. « Si je n’avais pas échoué, je n’aurais jamais su comment me relever. Nous devons apprendre à célébrer nos erreurs », a-t-elle affirmé avec passion, suscitant l’adhésion de l’auditoire.
Michele V. Boisrond, entrepreneure sociale et co-fondatrice de IEEE Haïti, a conclu les présentations en parlant de l’importance de l’échec dans l’innovation sociale. Son discours a mis en relief les défis rencontrés lors de ses projets et comment ceux-ci ont nourri sa détermination à poursuivre ses ambitions. « L’échec est un passage obligé vers la réussite », a-t-elle souligné, renforçant le message clé de la soirée.
Ce lancement prometteur de la « Fuckup Night » en Haïti a clairement mis en lumière le besoin urgent de discuter des échecs en entrepreneuriat. En créant un espace convivial pour partager des histoires authentiques, cet événement permet de déstigmatiser l’échec et de favoriser un environnement où l’apprentissage est valorisé. L’enthousiasme palpable dans la salle témoigne d’un véritable intérêt pour des événements similaires dans le futur.
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